AAPPQ

L’argent et le pouvoir : quand les femmes s’investissent

INDUSTRIE

5/12/2018

Financière des professionnels, une société de gestion de patrimoine dont l’AAPPQ est actionnaire depuis 1986, a organisé un événement au Musée Pointe-à-Callière sous la thématique du pouvoir et de l’argent. Y ont été conviés une centaine de femmes et d’hommes d’action exerçant l’une des professions de ses actionnaires, notamment des architectes. Le but de cette rencontre ? Réfléchir, réseauter et partager des idées sur la place des femmes dans l’univers des professionnels.

Deux invitées de marque, Dre Diane Francoeur, présidente du conseil d’administration de Financière des professionnels et présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, et Rose-Marie Charest, psychologue et conférencière réputée, ont ponctué ce rendez-vous de leurs remarques sur leur propre cheminement professionnel, tout en élargissant le propos pour inclure des considérations plus générales sur la place qu’occupent l’argent et le pouvoir dans la nouvelle réalité féminine. Que nous ont-elles appris concernant le parcours singulier des femmes qui s’investissent dans leur réussite?

 

Conquérir sa place : pour une culture de l’ambition

Dans son allocution, Dre Diane Francoeur s’est penchée plus particulièrement sur l’inclusion des femmes dans le marché du travail et sur les conditions gagnantes pour leur ascension vers des rôles de responsabilités et de pouvoir. Même si leur participation active et massive ne date que d’une cinquantaine d’années, les femmes occupent de plus en plus des fonctions traditionnellement réservées aux hommes, notamment dans le domaine des professions libérales, ainsi que des postes de gestion et de haute direction.

Dre Francoeur a souligné la détermination et la confiance en soi dont elle a dû faire preuve pour réussir dans sa discipline. Durant son parcours, elle a toujours cherché à éviter le « manteau de verre » que portent tant de femmes, « […] un manteau rempli de préjugés […] », qui leur fait éprouver un sentiment d’imposture chaque fois qu’elles se mettent de l’avant. Pour contrer cette impression, elle propose « […] le développement d’une culture de l’ambition chez les femmes […] » comme condition essentielle de leur intégration réussie dans la profession de leur choix. Une culture dont le but serait de mettre en valeur leurs forces, de mobiliser leurs talents et de les outiller pour affronter la critique, tout en leur faisant découvrir la valeur du travail d’équipe et d’un solide réseau professionnel.

 

À quand des politiques familiales plus inclusives?

Notre société a fait de grands pas en termes d’ouverture et d’égalité femmes-hommes, mais la conciliation travail-famille reste un point épineux. Les grossesses mettent toujours la carrière des femmes à risque, le soin des enfants retranchant des années souvent décisives dans la progression vers des responsabilités de haut niveau. « Pourquoi ne pas imaginer un système équitable, qui assure l’équilibre des mesures familiales? », questionne Dre Francoeur. D’autres pays, comme la Suède, se sont engagés dans cette voie, afin de permettre aux femmes de poursuivre leur carrière sans être pénalisées par leur désir d’une vie familiale heureuse et valorisante.

 

Mais surtout, le bonheur!

Au cours de ses quarante années de pratique, la psychologue Rose-Marie Charest a pu observer à maintes reprises la peur qu’éprouvent les femmes face à l’idée de s’approprier le pouvoir. C’est qu’un doute plane encore : faut-il s’identifier aux hommes pour y accéder? Peut-on occuper des fonctions d’influence tout en restant soi-même? Pour elle, la réponse est simple : le pouvoir n’est pas accordé, il est conquis et il faut oser le prendre. Cette conquête nécessite cependant de faire des choix dans sa vie personnelle et professionnelle, et de renoncer à un modèle de réussite idéal et inaccessible pour lui préférer un succès qui se bâtit à chaque instant. Selon Mme Charest, le bonheur est intimement associé à la réalisation de soi et doit être transmis aux filles et aux jeunes femmes pour qu’elles y prennent goût et aient envie, elles aussi, de se dépasser.

 

Les ressources pour se réaliser

Le malaise qu’éprouvent les professionnelles envers l’argent est souvent lié à des principes qui leur ont été inculqués dans leur enfance ou leurs interactions sociales, et selon lesquels « … la valeur d’une femme est déterminée par sa capacité d’être aimée. » Le temps est venu pour les femmes de s’occuper de leurs affaires, et notamment, de l’aspect financier de leur existence, en y mettant la même détermination et la même intelligence qu’elles ont investies dans leur profession. Car, nous rappelle Mme Charest, les finances sont une composante importante de la réussite. Difficile de se réaliser pleinement sans argent : faire des études, poursuivre un plan de carrière, mettre à jour ses compétences exigent des ressources financières. Maîtriser ses finances, c’est se donner la possibilité « d’être davantage » insiste Mme Charest; c’est aussi se donner les moyens d’aller jusqu’au bout de ses ambitions.

 

Architectes de profession et de cœur

Les messages livrés par Dre Diane Francoeur et la psychologue Rose-Marie Charest sont des sources d’inspiration pour toutes les professionnelles. Parce que nous faisons partie de l’univers des architectes depuis maintenant 32 ans, nous reconnaissons l’immense chemin parcouru par les femmes qui se sont engagées dans cette profession. Elles ont misé sur leur savoir-faire, leurs talents et leur volonté pour réaliser leurs rêves et prendre leur place dans une discipline qui les passionne. Nous les saluons et voulons mettre notre expertise à leur service, afin que les retombées de leur succès puissent s’étendre à tous les aspects de leur vie.

 

Nous poursuivrons ce dialogue avec les professionnelles en 2019. Parce que nous croyons, comme le disait si bien Dre Diane Francoeur : que « Le Québec mérite le talent des femmes. »

 

Source : 
Ginette Paquin, B. A., Adm. A., ASC
Vice-présidente, Communications et marketing
Financière des professionnels